Prévenir les coups de chaleur et leurs conséquences

Publié le 24 juin 2020

Prévenir les coups de chaleur et leurs conséquences

En général, on considère qu’à partir de 32° Celsius, la productivité des cheptels est atteinte de façon significative. Il est donc nécessaire d’adapter sa conduite de troupeau afin de limiter l’impact des températures élevées sur les performances économiques des cheptels en maintenant les niveaux de consommation d’aliment convenables et préserver le bien-être des animaux dans ces conditions d’élevage inhabituelles.

La réponse se situe dans la mise en place de techniques pour accroître les déperditions de chaleur et le fait de favoriser la conso à des heures plus fraîches où l’élimination de la chaleur de la digestion sera plus facile.

Nous vous donnons ici plusieurs conseils techniques qui vous permettront de réduire l’impact des chaleurs sur vos pondeuses.

Conseils et bonnes pratiques

Ventilation

  • L’augmentation des vitesses d’air permet de baisser la température ressentie par les animaux. Une hausse de 0,20 m/sec réduit la température « vécue » d’environ 1°C si la température est inférieure à 30°C. Au-delà de 35°C, l’efficacité de cette technique se réduit progressivement.
  • L’augmentation de la ventilation ou l’ajout de brasseur d’air dans les bâtiments permettront aux poules de mieux supporter les températures élevées.
  • Attention, une vitesse excessive peut entraîner une surconsommation.

Adapter les techniques d'alimentation

  • Modification de la formule d’aliment pour passer sur une formule plus concentrée.
  • Éviter de nourrir les animaux aux périodes les plus chaudes de la journée. Les mangeoires doivent être vides en milieu de journée. Distribution la totalité de la ration 3h avant l’extinction.
  • Ajout d’électrolyte dans l’eau de boisson : les mécanismes de lutte contre la chaleur peuvent engendrer des phénomènes d’alcalose respiratoire. L’ajout dans l’eau de boisson d’électrolytes permet de soutenir les poules. Bien anticiper les commandes de tels produits pour ne pas être pris au dépourvu.
  • Privilégier un aliment ayant une bonne granulométrie (80% de particules entre 0,5 et 3,2 mm). La présentation en miettes facilite aussi son ingestion, réduit le temps consacré à l’alimentation et favorise la croissance. De 0 à 4/5 semaines, il est recommandé d’utiliser un aliment présenté en miettes. Par la suite, utiliser un aliment distribué en farine de taille particulaire adaptée.
  • Utiliser du carbonate de calcium particulaire (2-4 mm).

Augmenter les déperditions de chaleur

  • Fournir une eau fraîche : vidange des lignes d’eau aux heures les plus chaudes pour amener une eau fraîche aux animaux. Une différence de 10°C de la température de l’eau favorise sa consommation et réduit d’environ 1,5% la quantité de chaleur à évacuer.
  • Brumisation
  • Hygrométrie à surveiller en relation avec la brumisation ; en effet, il n’est pas recommandé de faire de brumisation si l’hygrométrie est déjà élevée dans le bâtiment.
  • En dernier ressort (du fait du risque sanitaire que cela constitue), il peut être nécessaire d’ouvrir largement les bâtiments pour améliorer la circulation d’air et permettre un renouvellement d’air suffisant.

Réduction de la température ambiante

  • Isolation des toitures à l’aide d’un isolant ou simplement par des feuilles de palmiers ou de roseaux.
  • Arrosage des toits.
  • Refroidir l’air grâce au Pad Cooling qui est basé sur la capacité de refroidissement de l’air par évaporation d’eau. Il a pour avantage d’accroître les déperditions de chaleur par réduction de la température ambiante. Cependant, il augmente l’hygrométrie et réduit ainsi les déperditions réalisées par voie respiratoire.

Horaires d'éclairement adaptés

  • Le programme lumineux doit privilégier l’ajout de lumière artificielle plutôt tôt le matin que le soir de façon que les poules soient actives aux heures les plus fraîches de la journée. Un éclairage de 1h30 à 2h en milieu de nuit est conseillé (si la réglementation le permet).

Pour des poules en cage, il faut bien veiller à ce que la température soit homogène dans le bâtiment et que dans certaines zones les poules ne soient pas exposées à des températures trop élevées (cages du haut, cages au milieu du bâtiment). Pour des pondeuses en plein air, il faudra s’assurer qu’elles aient accès à des zones ombragées sur le parcours.

La chaleur entraîne des effets négatifs aussi bien sur la croissance que sur la productivité des poules. Ceux-ci peuvent être largement réduits en respectant au mieux ces conseils et la physiologie des animaux. L’adaptation de l’alimentation, la vitesse d’air et la température ambiante, les horaires d’éclairement ou encore l’isolation de la toiture sont des critères fondamentaux pour augmenter les déperditions de chaleur des poules. Il conviendra d’effectuer un suivi journalier régulier et d’apporter les meilleurs soins aux animaux afin d’obtenir les meilleurs résultats.

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