Publié le 5 juillet 2022
L’entérite nécrotique chez les poules pondeuses
L'entérite nécrotique (EN), également connue sous le nom de clostridiose, entérite clostridienne ou entérotoxémie, est une maladie de l'intestin grêle des volailles, causée par la bactérie Clostridium perfringens (de type A le plus souvent). Il s’agit d’un bacille Gram +, anaérobie et ubiquitaire qui est capable de produire des toxines à l’origine de la maladie.
Lorsque la maladie apparait, le plus souvent suite à une modification de la microflore intestinale ou une lésion de la muqueuse intestinale, le Clostridium perfringens se développe de manière explosive, provoquant une hypertrophie de l'intestin grêle et une nécrose de son épithélium. On observe alors une pseudomembrane dans l’intestin (on parle de contenu en « mie de pain »).
Depuis l'interdiction des antimicrobiens dans l'alimentation des animaux, l'EN est une maladie réémergente qui nécessite de nouvelles connaissances en matière de prévention.
Le Clostridium perfringens semble également jouer un rôle dans l'étiologie de la nécrose duodénale focale.
Signes cliniques
L'entérite nécrotique de la poule pondeuse se caractérise par l’apparition aiguë d’une mortalité élevée, en élevage (le plus souvent vers l'âge de 5-6 semaines) et au début de la période de ponte. Les oiseaux sont prostrés, malades et déshydratés, le jabot étant souvent rempli d'eau. L’apparition de la maladie dans un troupeau entraine de l’hétérogénéité au niveau des poids des animaux.
Diagnostic
Le diagnostic est basé sur les signes cliniques, les lésions macroscopiques post-mortem (intestin grêle distendu par des gaz (ballonnement), contenu nauséabond, pseudomembranes ("mie de pain") et tâches nécrotiques possibles sur le foie) et confirmé par une coloration de gram après raclage de la muqueuse sur le site de la lésion.
Les lésions macroscopiques produites par Eimeria Brunetti ont un aspect similaire.
Traitement et contrôle
Le traitement avec des antibiotiques comme la pénicilline, la bacitracine ou la tylosine est très efficace. À un stade précoce, et après un traitement bactérien, le sulfate de cuivre associé à des acides organiques peut également aider à contrôler la croissance bactérienne.
En raison de l'interdiction des antimicrobiens dans l'alimentation (promoteurs de croissance) comme les ionophores, il est plus difficile de maintenir l'équilibre de la microflore intestinale.
Des moyens zootechniques permettent de limiter la survenue d’entérite nécrotique :
- éviter les changements brusques dans l'alimentation et limiter les niveaux en protéines dans l’aliment ainsi qu’en (farines de poisson), blé, orge et seigle ;
- utiliser des enzymes pour améliorer la digestibilité des polysaccharides non amylacés ;
- les prébiotiques et les probiotiques peuvent également être utilisés pour influencer positivement la santé intestinale ;
- la taille trop fine des particules d'aliments peut être un facteur prédisposant (temps de transit intestinal raccourcit) ;
- assurer un confort thermique optimal aux animaux : tenue des litières ;
- enfin, apporter un soin particulier à la qualité de l’eau et l’absence de résidus de biofilm dans les canalisations (pour éviter de ré-ensemencer les animaux)
La coccidiose et l'’entérite nécrotique sont souvent associées. La lutte contre la coccidiose, par la vaccination notamment (ou par des programmes alimentaires avec alternance d’anticoccidiens), permet de prévenir les dommages de la paroi intestinale.