Publié le 17 décembre 2020
Retours sur l’évolution de la situation influenza au cours de l’année 2020 en France.
L’année 2020 aura été une année particulièrement chargée en actualités sanitaires tant sur le plan de l’épidémiologie humaine que sur celui des épizooties.
En effet, entre les mois de juillet et septembre 2020, plusieurs dizaines de foyers d’influenza aviaire hautement pathogène du sous-type H5N8 avaient été détectés dans la région du Nord du Kazakhstan et de la Russie sur des oiseaux de basse-cour essentiellement (seulement 2 élevages commerciaux). La source des infections semble alors être liée à l’avifaune sauvage (anatidés particulièrement).
Cette région étant un couloir de migration de certaines espèces (notamment oies sauvages) et ayant régulièrement joué le rôle de sentinelle avant l’émergence de cas en Europe de l’Ouest, nous avions dès lors accru notre niveau de vigilance : communication auprès des fermes internes, des couvoirs et des éleveurs, rappel des consignes sanitaires et des critères d’alerte …
La situation a ensuite évolué rapidement au cours du mois de novembre 2020, avec de nombreux cas détectés sur l’Europe du Nord (aux Pays-Bas et e Allemagne tout particulièrement). Malgré la décision du 4 novembre prise par le Ministère de l’Agriculture d’augmenter le niveau de risque (passage en niveau élevé) vis-à-vis de l’influenza sur les zones dites humides, un premier foyer d’influenza hautement pathogène (H5N8) a été détecté dans une animalerie de Haute-Corse le 16 novembre dernier. Ces volailles étant considérées comme « domestiques », ce cas a fait l’objet d’une notification à l’OIE et fait perdre le statut indemne d’influenza à la France, ce qui entraine des difficultés importantes pour les exports (fermeture de la Chine et de la Corée entre autres). A retenir, le sous-type H5N8 isolé cette année sur l’Europe ne présente pas de risque zoonotique.
Deux autres cas, toujours dans des animaleries, en lien épidémiologique avec le premier ont été détectés depuis (dont l’un également situé en Corse et un autre dans les Yvelines). La situation a été maitrisée puisque les animaux ont été abattus et des zones de surveillance ont été mises en place autour de ces foyers.
Un cas a par la suite été détecté sur une oie bernache le 27 novembre dernier dans le Morbihan. Mais la vigilance accrue n’aura pas suffi à éviter l’atteinte d’élevages avicoles professionnels puisqu’un cas a été déclaré dernièrement dans un élevage de canard des Landes.
Il est bon de noter que le sous-type majoritairement rencontré cette année en Europe (H5N8) ne présente pas de capacité zoonotique.
Le respect des mesures de biosécurité reste impératif pour éviter la propagation du virus et tout comme l’Homme a subi plusieurs périodes de confinement au cours de l’année 2020, la claustration des volailles est aujourd’hui de mise sur tout le territoire national (assortie d’autres interdictions).