Connaître et prévenir les parasites internes

Publié le 28 avril 2021

Connaître et prévenir les parasites internes

Les parasites internes vivent au dépens de la poule pour se protéger, se nourrir et se reproduire, et ont donc des conséquences néfastes sur sa santé et sa performance. Découvrez qui sont ces parasites, comment établir un diagnostic et une gestion préventive.

Le parasitisme se définit comme une relation biologique durable entre deux êtres vivants où l’un des deux (le parasite) vit aux dépens de l’autre (l’hôte). On imagine facilement comment cette relation peut avoir des conséquences néfastes sur l’hôte. Ces parasites peuvent rester à l’extérieur de l’hôte (exemple du pou rouge) ou bien pénétrer à l’intérieur.

Parmi les parasites internes de la poule pondeuse, on différencie deux grands groupes :

- Les parasites visibles à l’œil nu : les vers

- Les parasites microscopiques : protozoaires et bactéries

Qui sont ces parasites et quelles sont leurs conséquences ?

Les différents vers

Les vers ronds (ou nématodes) : non segmentés

  • Les Ascaris (Figure 1) : vers ronds, très répandus, ils mesurent entre 5 et 12 cm de long et sont présents dans les intestins.
  • Les Hétérakis (Figure 2) : vers ronds, longs d’un centimètre environ et présents dans les caeca.
  • Les Capillaires : vers plus difficiles à voir à l’œil nu et qui sont présents dans la muqueuse de jabot. Ils mesurent entre 1 et 2,5cm.
  • Les Syngames : vers plutôt rares, de section ronde, mesurant 2cm de long environ. Ils ont une forme de Y et sont présents dans la trachée.

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Figure 1 - Ascaris

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Figure 2 - Hétérakis

Les vers plats (ou cestodes) qui sont segmentés

Les Taenia (Figure 3) : vers plats et segmentés dont la particularité est de pouvoir intégrer un hôte intermédiaire (insectes, mollusques, ver de terre) dans leur cycle de reproduction ce qui a des conséquences importantes dans les programmes de prévention.

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Figure 3 - Taenia

Les Protozoaires

Ce sont de très petits organismes (microscopiques) qui sont constitués d’une seule cellule.

  • Les coccidies : parasite intestinal très fréquent chez les volailles. Il existe différentes espèces de coccidies qui ont chacune un site privilégié dans les intestins ou les caeca. Elles sont toutes spécifiques d’espèces (non transmissibles entre espèces différentes). Ce parasite résiste très bien dans le milieu extérieur. La transmission d’un animal à l’autre se fait via les fientes et plus rarement au travers de vecteurs (matériel contaminé ou ténébrions par exemple). Ainsi, les animaux élevés en cages ou dans des systèmes type volière seront beaucoup moins à même de déclencher une telle maladie.
  • Histomonas : Il s’agit d’un parasite qui déclenche une maladie uniquement chez les galliformes. Elle est causée par un protozoaire flagellé qui entraine des lésions hépatiques et caecales. Les espèces les plus sensibles sont la dinde et la pintade mais la poule peut également exprimer la maladie mais de façon plus discrète.

Les parasites peuvent avoir des conséquences variables sur les animaux.

Parfois, il n’y a que très peu d’impact sur les animaux surtout si la charge est faible à modérée, on parle alors de portage. A ce stade, un stress ou tout autre facteur immunosuppressif peut déclencher l’expression de la maladie.

Les symptômes observés peuvent être notamment une atteinte de l’état général (amaigrissement, déshydratation), des fientes anormales (liquides, hémorragiques), une baisse des performances techniques (chute de ponte, dégradation de l’indice de consommation …) et parfois de l’abattement voire de la mortalité.

Petite particularité, lors d’infestation par des syngames, des symptômes respiratoires sont observés : bâillements, toux, et autres difficultés respiratoires.

Comment établir le diagnostic ?

Selon le type de parasite recherché, la méthode diagnostique sera différente. Un examen nécrosique permettra de confirmer la présence de vers adultes ou de lésions caractéristiques en lien avec certains parasites.

Les lésions liées à l’histomonose sont très caractéristiques : on peut observer des lésions en cocarde sur le foie (Figure 4) et/ou des boudins caséeux dans les cacea (Figure 5).

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Figure 4 - Lésions en cocarde sur le foie

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Figure 5 - Boudins caséeux

Certaines lésions peuvent également être très évocatrices de la présence de coccidies : contenu hémorragique dans les caeca (Figure 6) ou piqueté nécrotique de la muqueuse du duodénum (Figure 7).

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Figure 6 - Contenu hémorragique cacea

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Figure 7 - Piqueté nécrotique

Des examens complémentaires au laboratoire peuvent être nécessaires : raclage de la muqueuse intestinale et observation au microscope pour les coccidies et protozoaires flagellés.

Enfin un examen microscopique sur prélèvements de fientes fraiches permettra de valider la présence d’œufs de vers.

Lutte et prévention

Gestion préventive et curative des vers

Concernant les vers, la prévention passe par des contrôles parasitaires réguliers (à commencer dès l’élevage de poulettes) et assortis quand nécessaire d’une vermifugation avec du flubendazole, du fenbendazole ou du levamisole (ce dernier n’ayant pas d’AMM pour une utilisation en cours de ponte).

Il est également impératif d’avoir une gestion adaptée des parcours (rotation, drainage) pour éviter la création de zones humides qui permettent la prolifération des hôtes intermédiaires.

Dans le bâtiment, il sera également nécessaire de mettre en place un programme de désinsectisation efficace pour limiter le rôle de ces derniers dans le cycle des vers (notamment Taenia).

Gestion préventive et curative des coccidies

La vaccination est la méthode de choix dans la prévention des coccidioses cliniques pour les animaux à forte valeur économique. Elle peut être réalisée au couvoir ou bien en élevage dès l’âge de 1 jour.

Le respect des règles de biosécurité permet de prévenir l’introduction du parasite depuis l’extérieur et notamment l’entretien des abords (zone bétonnée) et le changement de tenue complète pour accéder à la zone de vie des animaux. La mise en place de système permettant de limiter le contact des animaux avec leurs matières fécales permet de rompre le cycle (exemple : caillebotis, système cages).

Enfin, les opérations de nettoyage et désinfection au vide sanitaire sont essentielles pour éliminer les ookystes qui sont la forme de résistance des coccidies dans le milieu extérieur. Ainsi la pression parasitaire peut être maintenue au plus bas pour la prochaine mise en place d’animaux.

Lors de maladie clinique, le traitement fait appel à des molécules anticoccidiennes qui peuvent être utilisées dans l’aliment ou dans l’eau de boisson.

Gestion préventive de l'histomonose

Il n’existe pas de solution médicale curative efficace ayant une AMM en France.

La vermifugation régulière est recommandée dans la mesure où Hétérakis jouerait un rôle dans le cycle du parasite en le protégeant du milieu extérieur. Il en de même avec les vers de terre, la gestion des parcours est donc importante dans la prévention de la maladie.

De nombreuses approches complémentaires existent : huiles essentielles, flore de barrière … mais sans qu’elles n’aient démontré une efficacité systématique.

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